Haïkus, Le retour au motif

Au gré de ses voyages en Asie, Michael Kenna s’est pris d’affection pour certains lieux et pour certains motifs, au point de les rephotographier périodiquement. Les séries ainsi constituées sont devenues des jalons incontournables dans son œuvre.
Composée de nus féminins réalisés au Japon depuis 2008, la série Rafu se situe en marge du travail habituel de l’artiste. Comme ses paysages, néanmoins, elle mobilise le pouvoir d’interprétation de la photographie pour questionner la relation du corps à l’espace. La souplesse organique des corps se retrouve dans les photographies d’un chêne du Japon sur Hokkaido, prises de 2002 à son abattage en 2009. Enfin, l’architecture s’est aussi montrée propice à une approche sérielle pour Michael Kenna, en particulier deux types de structures jalonnant les paysages du Japon et de la Corée : les torii, portes marquant l’entrée des sanctuaires shinto, et d’anciennes tours de sauveteurs disposées le long des plages de Corée du Sud.

Tour de garde, étude 1
Sampi, Gangwon-do, Corée du Sud, 2005
#5787
Portique torii de la foret
Tokushima, Shikoku, Japon, 2010
#5786

S’il travaille le plus souvent dans des lieux paisibles et silencieux, Michael Kenna photographie aussi les centres urbains et les traces de l’activité agricole et industrielle. En Asie comme ailleurs, les champs, les villes et les chantiers envahissent l’espace et saturent le cadre de l’appareil jusqu’à nier l’existence même de la nature. Cette iconographie converse avec tout un pan de l’estampe japonaise ukiyo-e fasciné par le développement sans précédent de la capitale Edo (Tokyo) au 19" siècle.

Début 1er
Précédent
Suivant

Musée national des arts asiatiques
Commissariat de l’exposition
Edouard de Saint-Ours, Conservateur des collections photographiques, musée Guimet
A suivre, Guide de visite