Auguste Thiriat, photographe, employé de commerce
Auguste-Henri THIRIAT est né le 9 avril 1873, il est le fils cadet d’Henri-Amédée THIRIAT. À sa naissance, son père, graveur sur bois est âgé de 30 ans, sa mère Elisabeth VERPY est brodeuse âgée de 26 ans, ils sont domiciliés avenue du Maine au numéro 21 dans le 15e arrondissement de Paris.
A 19 ans, en 1892 le 13 décembre, Auguste s’engage pour 4 ans dans l’armée. Il est alors employé de commerce et demeure au 42 rue de la Victoire à Paris 9e arrondissement, il a un niveau d’instruction égal à 3 (sait lire et écrire). Il n’est pas très grand (1,66 m) et a des yeux bleu gris. Il est affecté au 3e régiment de génie. Il est nommé caporal le 15 juin 1893 puis sergent le 26 septembre 1894, il reçoit un certificat de bonne conduite. En 1896, Il a terminé son engagement et est affecté à la réserve territoriale le 13 décembre de cette même année.
De 1897 à 1899, il n’a pas de domicile fixe, il vit chez son frère, Paul, en 1898 rue Daguerre à Paris, puis à Saint-Maur-des-Fossés et enfin en 1899 boulevard Montparnasse. En 1899, il est déclaré vivre en Indo-Chine à Nông Sơn en Annam. En 1903, il rentre en métropole et séjourne chez un nommé Verpy (son oncle ou son grand-père), 6 mois après en 1904, il repart en Annam et établit son domicile à Tourane, puis en 1911 à Quy Nhơn. Il décède en 1912 à l’hôpital de Saïgon.
Les journaux et annuaires de l’Indo-Chine nous donneront les renseignements complémentaires.
Sur le plan professionnel
En 1892, il est employé de commerce, en 1901, comptable à Nông Sơn à la société des docks et des houillères et à Tourane. En 1908, il est employé chez Warkin en compagnie d’un certain Fayolle à Tourane (Fayolle ou Fajolle futur hôtelier et éditeur de cartes postales). Apprécié par la famille Warkin, il sera le témoin à l’état civil de la naissance et du décès de Pierre-Léonce Warkin, fils de Charles-Joseph Warkin, négociant, le 11 février 1908, décédé 3 heures après sa venue au monde. En 1909, il est toujours comptable chez Warkin puis en 1910 chez Tutier. Charles Warkin ayant vendu son établissement de négoce à la Société des Comptoirs du Sud-Annam.
Sur le plan civil
On trouve aussi sa trace sur les listes d’électeurs la chambre mixte de commerce et d’agriculture de l’Annam : En 1909, il est déclaré électeur à Tourane en tant qu’employé de commerce. En 1910 Auguste Thiriat est déclaré commerçant à Tourane et en 1911 employé. Mais aucune mention dans les journaux d’Indo-Chine sur sa qualité de photographe ou de photo reporter du journal « l’Illustration ».
Son père et son frère sont graveurs sur bois ; Auguste choisit la modernité, la photographie …
Son engagement dans l’armée, nous conduit à penser qu’Auguste était d’un milieu peu fortuné (les engagés touchaient une prime d’engagement) et son choix de partir en Outre-mer a été très certainement poussé par la « publicité » qui était faite dans l’armée de ces contrées lointaines où tout était à construire où l’emploi était là avec le salaire et ses commodités.
Ses différentes professions laissent apparaître une personne qui se cherche, Auguste est tour à tour : comptable, employé de commerce, photographe, reporter, correspondant de journal métropolitain.
Son départ pour Quy Nhơn est tout aussi étrange, nous l’associons à la vente par Charles Warkin de sa maison de commerce à la Société des Comptoirs du Sud-Annam, qui entraîne l’embauche d’Auguste auprès de la maison de commerce Tutier. Celle-ci ne semble ne pas être satisfaisante et Auguste part pour Quy Nhơn.
Mais Quy Nhơn est une terre insalubre le paludisme y règne à l’état endémique, la variole sévit à l’état permanent et des cas isolés de choléra se manifestent presque chaque année. Ce port est pourtant un des premiers ports ouverts au commerce en 1890, mais il ne possède pas d’ambulance (dispensaire) et Auguste, malade, ira à Saïgon mourir à l’hôpital à l’âge de 38 ans.